Saint-Hilaire-Saint-Florent : Les jardins extraordinaires du Puygirault
Ici pas de canards parlants anglais, pas de statuts dansant la nuit et encore moins d’oiseaux qui tiennent buffet, pourtant Charles Trenet trouverait là certainement l’inspiration dans non pas un, mais 14 jardins, ceux de Puygirault à Saint-Hilaire-Saint-Florent, pari audacieux de Yann et Stanislas Bouchard les (déjà) fondateurs du musée du Champignon et de Pierre et Lumière.
Depuis le 16 mai, les jardins du Puygirault ont rouvert au public. Une idée sortie saumuroise pour les Saumurois car « Il ne faut pas forcément aller bien loin pour découvrir des merveilles », dixit les premiers visiteurs. Non contents de visiter un jardin extraordinaire composé de quatorze chapitres voire d’univers, c’est aussi un voyage étonnant qu’ils effectuent en parcourant les jardins, fruits de l’imagination de Stanislas et Yann Bouchard et de la complicité de Patrick Genty, le célèbre jardinier paysagiste et créateur du Festival des jardins de Chaumont (Loir-et-Cher). C’est lui qui en a défini les contours à la fois historiques et géographiques, en élaborant le descriptif précis et pédagogique de chaque jardin.
Quiétude et douceur
Depuis l’arrivée de l’Homme sur la Terre, son premier moyen de se nourrir a été la cueillette de fruits sauvages. Difficile d’imaginer que ce lointain ancêtre est devenu un grand carnivore ! Ce premier tableau fait plonger dans la nuit des temps où l’activité principale était de s’alimenter. La quiétude règne et les passages des différents espaces se font en douceur. Ici, le Jardin antique voisine avec le médiéval et le médicinal. Celui du contentement rend hommage à Olivier de Serres, le père de l’agronomie française.
Voyage au centre de la terre
Tout en se laissant bercer par le bruissement de la source qui alimente le réseau d’irrigation datant du XIVe siècle, c’est aussi le bourdonnement des abeilles qui fait écho. Attention ! Celles-ci sont un brin crâneuses : Médaille d’or du concours des miels d’Anjou, ça classe ! De l’Amérique à l’Asie les sens demeurent en ébullition, tout comme au passage du Jardin bouquetier qui, à la fraîche, donne le meilleur de ses parfums. Cette balade s’achève dans les entrailles de la terre, un boyau de tuffeau devenu caves troglodytiques. Le Jardin intérieur, lieu d’introspection, véritable retour à la source termine en apothéose cet enrichissant voyage.
Une immersion dans la nature
« C’est le petit dernier des grands jardins d’Anjou et de Touraine » aime à dire Yann Bouchard, le Parc oriental de Maulévrier ou bien les jardins de Villandry comme comparses, il y a de quoi être fier. Le jardin en mode tourisme est très tendance et tout particulièrement en Anjou : retour à la terre, aux origines, démarche environnementale, patrimoniale, culturelle autant de raisons pour les visiteurs de s’immerger dans ce milieu où la nature est reine.
Trois sites uniques
Les jardins de Puygirault sont le troisième acte d’une pièce qui prend le titre de Saumur Troglonature. Les trois coups ont été frappés en 1978 pour le musée des Champignons et le rideau s’est levé pour le deuxième acte sur Pierre et Lumière. « Trois sites uniques, une seule destination réunissant culture, beauté, travail, terre, matière et recueillement » conclut Yann Bouchard la tête déjà dans d’autres projets. Au loin, le jour tombant, des canards semblent chanter « Thank you, very much Messieurs Bouchard. » Sacré Trenet !
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Légende photo de Une : Stéphane Michon, responsable de la communication de Troglonature
Crédit photos : Coralie Pilard/Service communication Communauté d'Agglomération Saumur Val de Loire
