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Mouliherne : Nathalie et Arnaud Le Nud à la tête de 500 000 bêtes à cornes

Au beau milieu de l’immense forêt de Monnaie-Pontménard sur la commune de Mouliherne, Nathalie et Arnaud Le Nud élèvent des escargots depuis pratiquement dix ans. Ils sont l’une des quatre fermes hélicicoles du Maine-et-Loire. Héliciculteurs : une passion pour le couple.

La reconversion professionnelle est très tendance actuellement, Arnaud Le Nud n’a pas dérogé à la règle. Après une carrière sur les traces de ses parents dans l’automobile, il laisse son métier de conseiller en pièces détachées pour élever des escargots. « Maman avait un ami italien qui voulait faire de l’héliciculture. Le projet n’a pas pu être mené à bien, faute de trouver un terrain. » L’idée germe et Arnaud se lance, mais il faudra être patient et passer par une formation de cinq mois au Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole (CFPPA) de Châteaufarine à Besançon (Doubs). Français, gestion, biologie, commercialisation… sont au programme. Le futur éleveur est en immersion toute la semaine et rentre chaque week-end à Reims, où il vit alors.

Escargot Mouliherne 5Un métier prenant
Diplôme en poche, ferme trouvée, portant le doux nom des Cabanes : 2 750 m² de parc, 1 ha de terre et 50 m² de laboratoire. Nathalie entre dans l’aventure. L’Escargot de Mouliherne est né.
« On croit que c’est un métier simple mais en fait c’est très prenant. L’escargot demande beaucoup d’attention. Il faut, par exemple, ramasser les escargots qui s'enfuient, sourit l’éleveur ; vérifier qu’ils ne restent pas trop longtemps sur les filets afin qu’ils n’aient pas trop chaud voire qu’ils meurent. »

60 % de la production chez les restaurateurs
Le naissain, un « bébé » escargot gros comme une tête d’épingle arrivant en avril de Charente-Maritime, se développera en parc jusqu’à l’automne. Les escargots, des gros gris pour être précis*, seront ramassés « par vague » pour avoir suffisamment de stocks afin de pouvoir les préparer juste blanchis ou au court-bouillon, en coquilles selon la recette traditionnelle avec beurre, persil, ail et aussi cuisinés selon les recettes de Nathalie et Arnaud Le Nud. L’autre aspect du métier est la commercialisation : « 60 % de la production partent dans les restaurants, 10 % chez un grossiste et le reste est vendu aux particuliers sur les marchés traditionnels et de producteurs, sur des salons ou bien lors de portes ouvertes chez des vignerons entre autres. »

Escargot Mouliherne 4Concurrence étrangère et lobbying
Sur l’exploitation, 500 000 escargots sont produits représentant, selon les années, 4 à 5 t. Impressionnant à la première lecture ! La France en produit 100 t et les Français en dégustent 40 000 t en une année, la différence étant fournie par les pays de l’Est et « maintenant nous avons les Chinois qui arrivent. Pas simple de produire du local dans ce contexte si l’on ajoute les conserveries qui font du lobbying pour imposer de nouvelles normes sanitaires afin de nous éliminer. » Petite satisfaction dans cet environnement, on note une recrudescence d’éleveurs. On compte environ 400 producteurs en France actuellement.
Le couple conserve entière leur passion et reste combatif à défendre et faire découvrir leurs produits… 100 % angevins.


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*Helix aspersa maxima pour les scientifiques

 

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