Méthaniseur de Chacé : les premiers coups de pioche viennent d’être donnés
Le projet de construction du méthaniseur de Chacé, commune déléguée de Bellevigne-les-Châteaux, devient réalité depuis deux semaines. Sa mise en service est prévue pour la fin 2019. Son gaz alimentera, à terme, une station de distribution de bioGNV au rond-point du Carrousel à Saumur ; deux projets locaux en lien étroit avec la volonté de l’Agglomération d’être acteur actif de la transition énergétique.
Mardi, jour de réunion de chantier sur le site de construction du méthaniseur de Chacé sur fond de crachin logiquement froid et glacial. Les engins s’activent afin de niveler le terrain et déjà les contours d’une cuve se profilent.
« Le méthaniseur, sur la commune de Chacé, arrive dans sa phase de construction», indiquait Jean-Michel Marchand, président de la Communauté d’Agglomération Saumur Val de Loire, lors de la présentation du projet en novembre dernier. « C’est une grande satisfaction que de voir bientôt aboutir ce projet saumurois.»
Un projet porté localement
Cette unité est portée par Saumur Énergies Vertes, une entreprise de Cizay-la-Madeleine créée par Lucien Gerbier, dirigeant de LBG Environnement, spécialisée dans le compost et le bois énergie. À ses côtés se trouve l’Agglomération Saumur Val de Loire via sa société d’économie mixte la SémA-E, intervenant dans la collecte et le traitement des déchets. Le chef d’entreprise saumurois s’est aussi associé à François Dusannier, dirigeant d’Agriopale, exploitant plusieurs stations de compostage et une unité de méthanisation dans le Nord.
Circuit court et économie circulaire
« La volonté de ces trois associés est de contribuer localement à limiter les émissions de gaz à effet de serre et à produire une énergie locale, à partir des ressources du territoire », précise Anatole Micheaud, vice-président au sein de l’Agglomération, délégué à la transition énergétique, à l’environnement et aux déchets. Et de poursuivre : « Du méthaniseur jusqu’à la station de biogaz, nous sommes dans une vraie logique de circuit court et d’économie circulaire avec des acteurs locaux. »
Le digestat : un engrais bio
Pour sa part, Lucien Gerbier explique : « Les apports seront composés de déchets verts fermentescibles, tels que ceux venant du maraîchage, de céréales, principalement bio, du fumier de cheval des centres équestres locaux. Il n’y aura pas de lisier, ni de fumier de vache. Nous sommes aussi en contact avec des producteurs locaux pour utiliser des effluents viticoles. » Ce dernier point pourrait permettre d’alléger la station d’épuration communautaire voisine.
« Ce sont seulement deux à trois camions par jour qui alimenteront le méthaniseur, rassure Lucien Gerbier. Certains repartiront avec le digestat, le résidu du processus de méthanisation. Il sera utilisé comme amendement en agriculture conventionnelle et biologique. »
2 000 foyers alimentés
Le dirigeant de LGB Environnement note par ailleurs « qu’il n’y aura pas d’odeur du fait que le procédé de méthanisation se déroule dans un milieu hermétique, confiné et fermé. Par ailleurs, nous utiliserons des moteurs électriques silencieux. »
Le bio gaz produit à Chacé sera injecté dans le réseau GRDF. Ce sont environ 2 000 foyers qui seront alimentés pour leur consommation quotidienne. Ce bio gaz sera aussi disponible pour les transporteurs à la station bioGNV (Gaz naturel pour véhicules) qui sortira de terre l’été prochain. Elle alimentera les véhicules équipés en bioGNV, à ne pas confondre avec le GPL. « Les SPL Saumur Agglo propreté et Saumur Agglobus envisagent d’ores et déjà d’équiper leur parc de bus et de bennes de ramassage à ordures », informe Jean-Michel Marchand.
Débutés il y a quelques jours, le méthaniseur devrait être opérationnel en fin d’année après une période de tests.
En chiffres
Le bio GNV représente :
93 % de moins de particules fines,
30 % de moins d’oxyde d’azote,
80 % de CO2 en moins,
par rapport au diesel.
Crédit photo vue aérienne : Agence Noel, maîtrise d'oeuvre.