ID Luce à Vernoil-le-Fourrier : une réelle démarche environnementale
Le contreplaqué ? Tout le monde connaît. Quant à aborder son principe de fabrication, la réponse est plus évasive*. À Vernoil-le-Fourrier, cela fait plus de 50 ans que l’on en fabrique. Après plusieurs générations de la même famille et un premier repreneur c’est Christophe Delayre qui en est le gérant depuis six mois, avec des ambitions pour cette entreprise dont celle d’une vraie démarche environnementale.
Après 25 années en Savoie, dans l’industrie aluminium, carbone, graphite… Christophe Delayre souhaitait lancer sa « propre industrie » mais pas dans n’importe quel secteur, « celui de l’emballage à base de bois. J’ai donc développé quelques concepts et comme c’est l’industrie qui me plaît, je me suis mis en quête d’un outil industriel permettant de transformer ces concepts en réalité. »
Un projet mûrement réfléchi
En deux ans, ce ne sont pas moins de quarante dossiers qu’il étudie et l’an passé, le premier contact est établi avec Luce à Vernoil-le-Fourrier. Le site, dans la famille éponyme depuis plus de soixante ans, a été cédé en 2014 puis repris cette année par Christophe Delayre. Pour le nouveau gérant, le challenge à relever est important mais pas impossible. Le projet a été mûrement réfléchi. « Un tel projet doit se préparer. »
Rénover l’outil de production
Pour l’heure, avec les dix-sept salariés, il est nécessaire de consolider la principale activité celle de la fabrication de contreplaqué et de caisses garde-meuble tout en conservant les clients historiques et d’en démarcher d’autres. Une phase qui passe par la rénovation des équipements industriels actuels. Des équipements qui seront aussi utiles pour la prochaine phase, celle des nouveaux emballages bois.
Avec le rachat, Luce est devenue ID Luce. Les lettres I et D, pour Industrie Durable, ont été accolées au nom historique marquant ainsi l’envie de Christophe Delayre « de créer des produits industriels et plus particulièrement des emballages qui répondront aux enjeux environnementaux et qui se substitueront à ceux en plastique. » Un colibri a été ajouté au logo, marquant ainsi cette démarche pour le bien de la planète. Une démarche déjà entreprise avec les caisses en contreplaqué qui peuvent servir à transporter des moteurs par exemple, vers un autre site, repartirent pliées à son point d’origine et être réutilisées. Il en est de même pour les déchets : le cœur du peuplier est transformé, une fois broyé, en paillage pour les jardins ; les chutes, peu nombreuses du fait d’une fabrication sur mesure, sont ajoutées aux écorces et brûlées dans la chaudière alimentant les séchoirs et la presse.
Du pain sur la planche… de contreplaqué de Christophe Delayre, avec de plus une réelle envie de s’inscrire dans une industrie plus responsable. Une goutte d’eau dans cet univers ? Pas vraiment ! Le colibri de la légende, pris pour un fou, tentant seul d’éteindre l’immense incendie de la forêt avec quelques gouttes dans son minuscule bec répondait : « Je le sais, mais je fais ma part ».
*Contreplaqué : comment ça marche ?
Le peuplier est à la base du contreplaqué. Chez ID Luce, les arbres viennent de la région. Ils sont achetés sur pied puis exploités par l’entreprise. Les troncs ou grumes sont taillés à la dimension souhaitée sur le site de Vernoil-le-Fourrier puis les grumes sont écorcées afin de retirer les impuretés telles que des cailloux ou des plombs de chasse. Les billons de bois sont ensuite déroulés : tournées sur une longue lame jusqu’au cœur afin d’obtenir des feuilles. Ces dernières sont triées puis séchées dans un four avant d’être encollées pour obtenir l’épaisseur souhaitée et passées à la presse. Les panneaux n’ont plus qu’à être sciés à la dimension souhaitée.