Doué-en-Anjou : Rosée des Champs, la coopérative des producteurs légumiers
Créée en 1981, la coopérative des producteurs légumiers Rosée des Champs regroupe 43 producteurs de légumes de la région de Doué-en-Anjou. Carottes, poireaux, salades etc... conditionnés remplissent les assiettes de nombre de cantines françaises.
L’histoire de Rosée des Champs s’est jouée sur un petit chou de Bruxelles ou plutôt, des tonnes de choux de Bruxelles… C’est en effet pour vendre aux conserveries ces légumes que les producteurs légumiers de Doué-la-Fontaine, commune déléguée de Doué-en-Anjou, créent en 1971 un syndicat. En 1981, cette aventure devient la coopérative des producteurs légumiers, dont le premier président est Maurice Traineau et le premier directeur Gérard Manceau.
Le problème, c’est que des choux de Bruxelles en conserve, plus personne n’en veut vraiment. Que faire donc, de ces choux ? En 1986, La coopérative qui commercialise exclusivement ses légumes frais vers les grossistes, les centrales d’achats et les industriels, amorce un grand virage vers le prêt à l’emploi, explique le directeur Francis Bailly, arrivé la même année. « La Coop met en place un atelier de 4e gamme et sa marque Rosée des Champs, c’est-à-dire tout ce qui est salades et légumes crus prêts à l’emploi, parés, lavés, préparés, conditionnés pour la consommation », détaille le directeur. « L’idée de départ, c’était le chou de bruxelles prêt à l’emploi. »
« Ça n’a jamais marché », tranche Francis Bailly. Un flop sans appel, mais qui, paradoxalement, marque le début du succès pour la marque Rosée des Champs. « Pour valoriser notre investissement, on s’est mis à faire de la salade en sachets » pour grandes et moyennes surfaces. Ce créneau-là s’est révélé très vite porteur, mais les coopérateurs comprennent vite que la taille de leur entreprise deviendrait rapidement un problème sur ce marché gourmand, exigeant et férocement compétitif.
21 000 tonnes de légumes produites localement
La Rosée des Champs s’est donc tournée vers la restauration hors domicile (restauration collective : cantines, hôpitaux, restaurants d’entreprises et restauration commerciale, restaurants, sandwicheries etc.) « En 1995, nous avons démarré la 5e gamme, les légumes pasteurisés, des poireaux, endives, côtes de bettes… précuites, qui est venue compléter notre offre en restauration collective. C’est une des raisons qui font que Rosée des Champs a résisté », quand tant d’autres ont disparu dans les années quatre-vingt-dix.
Une autre explication tient sans doute dans la maîtrise et le contrôle de la production. Dans un dialogue permanent, la coop s’assure que les légumes produits répondent bel et bien à une demande, mais oriente également ses recherches de débouchés en fonction des capacités des producteurs. « La coopérative s’est dotée dès ses débuts d’un service agronomie », explique Francis Bailly. Résultat : la coopérative produit aujourd’hui une quarantaine de légumes différents, et sur les 30 000 tonnes qui passent par la coopérative, 21 000 sont produites localement.
« Quand je suis arrivé à Rosée des Champs, on était cinq ou six, se souvient le directeur. Personne à l’époque n’imaginait que l’entreprise aurait un jour près de 230 salariés, une filiale dans le sud. Reste malgré l’expansion une taille et une ambiance d’entreprise humaine et familiale. Les 43 producteurs se connaissent tous. Ils sont répartis sur 40 km autour de Doué, avec des profils, des tailles d’exploitations différentes. »
Tous s’engagent pour cinq ans à apporter 100 % de leur production à la coopérative et signent une charte de valeurs et de pratiques. Certains sont certifiés bio, un marché en croissance, qui représente aujourd’hui 5 % du chiffre d’affaires de l’entreprise.
Bio ou pas, les choux de Bruxelles ne sont toujours pas revenus à la mode, « mais, la coopérative Rosée des Champs se porte bien malgré de plus en plus de soucis en productions liés aux excès climatiques répétés », résume Francis Bailly.
Dates clé
1971 : création d’un syndicat de producteurs légumiers à Doué-la-Fontaine, qui vendaient leurs légumes aux conserveries
1981 : création de la coopérative des producteurs légumiers
1986 : mise en place d’un atelier de 4e gamme, légumes crus prêts à l’emploi, comme les salades en sachets
2003 : premières certifications bio AB
2014 : nouvelle filiale à Plan-d’Orgon, dans le sud de la France
Fin 2018 : mise en service du nouveau bâtiment à Doué-en-Anjou, construit suite à un incendie en 2016
En chiffres
43 M d'€ de chiffre d’affaires
43 producteurs légumiers
230 salariés environ
30 000 tonnes de légumes transitent par la coopérative, dont 21 000 tonnes produites localement
40 variétés de légumes
650 hectares de terres cultivées
