Conseil de développement : une conférence sur le vieillissement riche en échanges
Vendredi dernier, le Conseil de développement Saumur Val de Loire organisait une conférence-débat sur le thème : « Être consommateur ou acteur de son vieillissement, revisitons l’EHPAD* et ses alternatives ». Une cinquantaine de personnes était réunie pour échanger avec André Dormeau et Vanessa Couvreux-Chapeau, respectivement président et membre de l’association Habit’âge ainsi qu'avec José Polard, psychologue, président de l’Association « ÉHPAD de côté, Eh ! pas de côté ».
« L’idée d'Habit’âge est venue avec l’arrivée de la grand-mère de mon mari en ÉHPAD, a confié Vanessa Couvreux-Chapeau. Nous ne sommes pas forcément opposés aux maisons de retraite mais nous nous sommes surtout demandés si d’autres solutions pouvaient exister en parallèle. Rapidement une idée a émergé : proposer des habitats partagés humains, participatifs et solidaires au cœur des bourgs avec deux objectifs inséparables pour notre part : lutter contre la précarisation des personnes âgées et lutter contre la dégradation du patrimoine bâti en milieu rural. »
Un besoin d’accompagnement
Après trois années, le projet a vu le jour dans un ancien jeu de boule de fort à Fontaine-Guérin et il est aujourd’hui question de créer une nouvelle maison Habit’âge dans le Maine-et-Loire. Des ateliers sur le thème « avancer en âge et penser son habitat de demain » sont également organisés. « Dans la majorité des cas, la personne âgée est prise au dépourvu quant à son choix d’habitat au vue de son avancée en âge et de l’évolution de ses besoins physiques et sociaux. L’association Habit’âge fait le constat d’un manque d’information lisible sur les choix possibles de leur lieu de vie et sur les aides qui leur sont offertes. Au-delà des lieux ressources existants, la personne âgée a besoin d‘être accompagnée pour envisager son projet de logement adapté, d’échanger, et de formaliser ses idées. »
« Chacun doit être acteur de son vieillissement »
Après l’exposé de cette belle expérience, il a été aisé à José Polard de rebondir « sur le manque d’innovation (ou l’impossibilité) de certains grands EHPAD institution hors sol, hors racine des personnes âgées qui ne leur permettent pas de rompre l’isolement ou d’entretenir le lien social, indispensable pour tous et encore plus pour les personnes âgées ou malades d’Alzheimer… » C’est avec beaucoup d’humour qu’il a dressé le contexte démographique et technologique, dans le cadre institutionnel qui est en plus couplé à une politique massive de marketing. Défendeur des ÉHPAD à taille humaine, souvent ruraux, il a également rappelé l’allongement de la vie et l’appréhension de chacun à vieillir. « Et pourtant chacun doit être acteur de son vieillissement, et choisir ce qui lui convient le mieux, peu importe le choix. Plus que l’injonction du bien-vieillir, c’est peut-être le bien-être qui doit être pris en compte. D’autant que les vieux d’aujourd’hui, ne sont pas ceux d’hier, d’où la nécessité de réinventer, de proposer, d’expérimenter… »
À l’issue, le public composé de professionnels de la santé, d’élus, de directeurs d’EHPAD, de citoyen et de membres du Conseil de développement a pu poser des questions et débattre sur tous les sujets abordés. Curiosité, expérience de vie, professionnalisme se sont télescopés pour permettre un débat riche et convivial.
*Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes