Allonnes : Bruno Lecocq éleveur passionné... en toute liberté
De la (très) petite route qui mène de Villebernier à Allonnes, une petite exploitation, le Pâtis, attire le regard. Dans la grande prairie contiguë aux bâtiments de la ferme, une grande prairie où gambadent poulets, cochons, moutons… qui iront directement du laboratoire du producteur à l’assiette du consommateur. C’est avant tout, la belle reconversion de Bruno Lecocq : du bâtiment à l’élevage plus que responsable.
Depuis quatre ans, Bruno Lecocq et sa compagne Sophie sont un couple heureux. Selon l’expression consacrée, ils ont trouvé leur voie professionnelle. Ils élèvent des volailles, des moutons et des porcs, mais pas n’importe quelle variété, des races anciennes, protégées et rares. On trouve là, le brun mouton solognot, rustique au regard fier ; le porc de Longué à la robe blanche décoré de taches noires arrondies ; la poule cou-nu avec un petit toupet isolé dans le milieu du jabot et son long cou rouge vif à rosé ; c’est aussi la géline de Touraine au plumage noir aux reflets métalliques et au corps de coureuse de fond… Un point commun pour toutes ces variétés : elles sont bonnes, goûteuses, élevées avec plaisir, de plus produire une race locale, c’est l’assurance d’une adaptation à son terroir.
Faire nos vrais choix
Rien ne prédisposait Bruno Lecocq (48 ans) à l’élevage et la transformation d’animaux. Il commence sa carrière comme tailleur de pierre, cajole les plus beaux bâtiments, reprend des études de commerce et puis monte son entreprise puis une autre. Il est à la tête d’une cinquantaine d’ouvriers. Tout semble aller pour le mieux, quand un jour, il y a huit ans, « j’ai eu la sensation d’avoir fait le tour. » Crise de la quarantaine diront d’aucuns, « non plutôt envie de faire nos vrais choix. » Sophie et Bruno élèvent déjà, en amateurs, pour leur plaisir et celui des papilles de leurs amis, quelques moutons et volailles. L’idée est là, devant eux : en faire leurs nouveaux métiers.
Un côté rassurant et presque apaisant
Bruno se forme à la transformation de viande, obtient son CAP. Le Pâtis retrouve sa fonction d’origine : une ferme. Les bêtes élevées et transformées seront distribuées en circuit court. « L’idée c’est de faire un élevage respectueux de l’animal, de l’espace et du consommateur. » L’aventure marche vite et fort. Les produits de la ferme sont vendus sur les marchés, dans les Biocoop, dans les magasins de producteurs, les AMAP et dans quelques restaurants. « Nous sommes débordés par la demande. Le projet pour 2020 est d’augmenter l’élevage mais dans le même mode et toujours à taille humaine. » Le but est aussi de conserver un certain équilibre personnel : « Bien penser, bien dire, bien faire. Ce métier a un côté prenant mais aussi apaisant et presque rassurant », conclut Bruno Lecocq.
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