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Spectacle et Conférence le 30 novembre 2024 au Théâtre Le Dôme à Saumur
 
Spectacle et Conférence le 30 novembre 2024 au Théâtre Le Dôme à Saumur

A.PROD.G à Montreuil-Bellay : Un challenge permanent

Discret, tout au bout de la zone d’activités Europe-Champagne de Montreuil-Bellay, derrière ses murs, A.PROD.G cache un réel savoir-faire en matière d’étude et de réalisation en outillages d’assemblage manuels ou robotisés, en prototypes tôlerie et tubes de petite section, en outillages de transformation (presse, cintrage, pliage, perçage…). Un savoir-faire ! Certes, et aussi un homme, Gérald Adrien, au parcours atypique. Rencontre…

 

A PRO G 17La carrure est impressionnante, tout comme la poignée de main et le regard franc et direct, quant au parcours professionnel, il est inhabituel. Gérald Adrien (56 ans) obtient deux CAP dans sa Lorraine natale : un de mécanicien ajusteur et un second de dessinateur « celui-là n’existe plus maintenant. » Dans les années 80, le bassin houiller lorrain est en pleine crise et les offres d’emploi en berne. N’ayant rien à perdre, Gérald Adrien suit Marie-Claude, son épouse, mutée en Anjou en 1982. L’année suivante, service militaire en… Lorraine puis les douze mois effectués, il est embauché à la Sim à Montreuil-Bellay comme contrôleur métrologue. Six mois plus tard, le dossier qualité automobile lui est confié : « Ce n’était pas moins de 140 références, ensuite j’ai mis en place la première phase qualité. »

 

A PRO G 5« Des moments douloureux »
La belle évolution professionnelle se poursuit sans être un long fleuve tranquille. En 1998, l’équipementier automobile est en liquidation judiciaire et repris par Démarais Industries, spécialisée dans les cabines pour engins agricoles. Les affaires ne sont pas florissantes. Fin 2009, Démarais à son tour en redressement judiciaire, est rachetée par le groupe Altia, une société de gestion parisienne spécialisée dans le rachat de différentes entreprises, notamment dans le secteur automobile. Gérald Adrien fait partie d’une vague de licenciements suite à cette reprise
En 2015, c’est le clap de fin douloureux d’Altia, le 16 février, la liquidation judiciaire sans poursuite d’activité est prononcée : 66 personnes se retrouvent sans emploi. Ces 26 années, ballotté de liquidation en reprise, ont une fin au goût amer pour le Lorrain : « Ce sont des moments douloureux. 26 ans de tôle ! On prend cher. »

 

A PRO G 9La cabane au fond du jardin
Rester sur un échec ou rebondir ? C’est la deuxième solution qui est choisie : « Je décide de créer mon petit truc, ma petite entreprise, dans une « cabane » au fond de mon jardin. » La petite affaire fonctionne bien grâce au réseau et l’année suivante, avec l’aide de l’Agglomération Saumur Val de Loire, il loue un atelier-relais de 300 m², qu'il acquiert en 2017, la surface est doublée cette année.
La page blanche s’écrit au fur et à mesure, avec des contrats plus variés les uns que les autres et une équipe qui se constitue : « J’ai aujourd’hui cinq collègues, pour moi ce ne sont pas des salariés. C’est une bonne équipe. » Elle est constituée d’un opérateur, d’un ancien de chez Altia formé au prototype, d’un… Ancien cuisinier âgé de 25 ans arrivé là il y a quatre ans après un stage découverte. On trouve Marie-Claude qui est l’efficace petite main à l’atelier, mais aussi coursière ou encore à l’entretien. Dans la famille Adrien, il y a le fils, Alexandre, avec en poche un DUT en génie civil : « Il venait me regarder travailler dans mon atelier à la maison, puis il est venu me voir ici et un jour il est resté. » Pour la fille de Gérald Adrien, Cateline, son avenir est peut-être ici aussi.

 

A PRO G 18Préparer la suite
L’ambiance de l’atelier est calme mais studieuse et appliquée : « ici tout le monde fait tout et jamais la même chose. Pour moi, c’est une remise en question continuelle. Nous n’avons pas d’acquis mais de l’expérience. C’est un challenge permanent. » Une expérience qui séduit hors des frontières en Belgique, Allemagne, Portugal, Tunisie et plus récemment en Pologne. L’industrie automobile, le machinisme agricole, les équipementiers, l’imprimerie, la cosmétique voire le particulier font appel au savoir-faire d’A.PROD.G.
L’avenir ? « Rechercher des compétences, malgré une région riche et magnifique, comme beaucoup de chefs d’entreprise, il n’est pas facile de recruter. La recherche d’un commercial, par exemple, a été un échec. Il faudra également penser à la succession », avec ses deux enfants ? Le scénario est en cours de préparation, impossible d’en savoir plus.

 

Ne pas rougir des entreprises saumuroises
La rencontre s’achève avec un passage du côté d’Alexandre maniant la dernière acquisition, un bras de mesure au laser portable « de fabrication française, j’y tiens ». L’investissement de 66 000 € à reçu une subvention de l’Agglomération de 30 % dans le cadre de l’aide à la modernisation de l’appareil productif et va permettre d’être encore plus compétitif.
C’est l’heure du départ, une bonne poignée de main et en conclusion : « Les Saumurois n’ont pas à rougir de leurs talents et de leurs industries. C’est important de le dire » ou de l’écrire.

A.PRO.G

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